J'ai commencé à suivre le hockey pendant la saison 1983-84, alors que le Canadiens était en restructuration. C'était la fin de Guy Lafleur et de Steve Shutt avec l'équipe. Les Oilers dominaient la ligue avec Gretzky et compagnie. Steve Penney était alors le gardien de but miracle de l'équipe. Mais un autre jeune lui poussait dans le dos. C'était Patrick Roy!
Il est arrivé avec l'équipe en 1985-86, composant un duo avec Penney. Ses statistiques dans le Junior-Majeur (avec Granby) étaient assez ordinaires (quoi que l'équipe trainait au fond du baril). Je me souviendrai toujours des séries au printemps 86. Après avoir éliminé Boston dans le première série, les glorieux affrontaient les Whalers de Hartford et c'est en 7 matches qu'ils avaient remporté la série. Par la suite, ce fut au tour des Rangers de gouter à la médecine du Canadiens qui se retrouva en finale contre les Flames de Calgary. Il me semble que Roy n'a pas été un personnage plus important que les autres dans cette série. C'est plutôt de Claude Lemieux que je me souviens et de ses buts dramatiques. Par la suite, c'est avec des équipes relativement bonnes que Roy a joué, car le Canadiens se retrouvé comme étant une bonne puissance de la ligue jusqu'en 1994. En 1989, Le Canadiens s'est fait damner le pion par les Flames en finale de la coupe Stanley. C'est surtout au printemps 1993 que Roy a joué les héros. Il a su jouer du grand hockey, éliminant coup sur coup les Nordiques, les Sabres, les Islanders et finalement, les Kings de L.A. C'est surtout les 11 victoires consécutives en prolongation du Canadiens (et de Roy) qui ont élevé le gardien au titre d'étoile. À priori, Roy a toujours été un bon gardien de but à mes yeux. Cependant, les événements de la saison 95-96, où il confronta son entraineur (Mario Tremblay) lors d'une défaite de 11 à 1 face à Détroit, sont aussi gravé dans ma mémoire. Je ne crois pas qu'il y a un joueur parmi ceux qui ont leur chandail accroché au plafond du Centre Bell qui a commis autant de frasques de Patrick Roy.
Maintenant, il faut se poser la vrai question: Est-ce qu'on retire le chandail d'un joueur pour ses exploits sur glace, pour l'apport qu'il a amené au hockey en général ou pour sa personnalité en général?
Une autre question me vient aussi à l'esprit: Si Roy voit son chandail retiré, quels seront les autres joueurs de sa génération à subir le même privilège? Carbonneau? Naslund?
Une dernière question, venant de l'ami Ron Fournier: Penses-t-on à Émile Butch Bouchard (capitaine du Canadiens pendant plusieurs années dans le temps de Maurice Richard) dans tout ça? Il mériterait aussi les grands honneurs.
Pour ma part, si suis mitigé sur le fait de voir le chandail de Roy au plafond du Centre Bell. Je l'ai adoré en tant que joueur à Montréal, mais j'ai eu beaucoup de peine lors de son départ de l'équipe. Par la suite, ses frasques au Colorado, son arrogance, ses états d'âme dans le Junior Majeur (au point tel que les règlements concernant les bagarres sont changés) me font beaucoup moins admirer l'homme. Je crois que l'équipe devrait plutôt penser à un candidat comme Carbonneau ou Bouchard. Si Roy voit son chadail retiré, qu'on retire aussi ceux de McPhee, Keane et Brisebois!!!