dimanche 29 janvier 2012

Défendre ou vendre son âme?

J'ai suivi avec une certaine attention le procès Shafia. Le crime d'honneur, selon les Shafia, ce n'est pas la même chose que tuer de sang froid. J'ose tracer un parallèle entre cette fâcheuse histoire et celle du non moins célèbre docteur Turcotte. Dans le cas des Shafia, la population sera probablement soulagée. Pour ce qui est du docteur Turcotte, la population est outrée.

La justice est administré par des individus qui travaillent soit à défendre ou inculper des criminels. Le juge et les jury se basent sur le travail des avocats (et leur collaborateurs). Si l'avocat de la défense, appuyé par une équipe du tonnerre, réussit à soulever un doute raisonnable à propos de la culpabilité de l'accusé, le verdict pourra être différent.

Je ne suis ni juge, ni avocat. J'ai eu la chance de suivre quelques cours de droit criminel il y a 20 ans, juste assez pour comprendre le jeu qui se passe dans les coulisse du tribunal. Des gens qui ont comme boulot de défendre des hommes comme le docteur Turcotte peuvent-ils se regarder dans le miroir le matin sans sourciller? Si tu abats froidement tes enfants et que tu tentes de te suicider par la suite et que tu manques ton coup, t'es comme dans un joyeux pétrin. Turcotte a avoué son crime, mais quelqu'un a réussi à prouver qu'il n'avait pas toute sa tête au moment du crime. Ce quelqu'un a probablement travaillé d'arrache-pied pour puiser dans la jurisprudence des éléments aidant à sa cause. Le mandat de la personne qui défend l'accusé est de croire que l'accusé est innocent. Je pourrais aussi dire que son mandat est de faire croire que l'accusé est innocent.

Être avocat, c'est une formation longue et vigoureuse. Ça gagne bien sa vie un avocat qui réussit. Par contre, qu'en est-il de la morale? Comment définir le combat entre cette morale et les trucs légaux et juridiques? Est-ce que l'avocat de Turcotte a une famille? Si oui, est-il capable de regarder ses enfants dans les yeux sans avoir une drôle de sensation? S'il y a des gens qui gagnent leur vie en faisant des trucs immoraux, j'en viens à douter en l'intégrité même de certains humains qui ont vendu littéralement leur âme au diable. L'argent semble faire le bonheur de l'immoralité on dirait!

vendredi 27 janvier 2012

Cellulaire: nécessité ou futilité?

Je possède une ligne résidentielle, tout ce qui a de plus classique. Un bon téléphone fixé sur un mur et un répondeur qui prend les messages lorsque je suis absent. On peut me rejoindre si je suis à la maison ou laisser un message si je suis absent. Dans ce cas, je retourne l'appel dans les 48 heures suivant l'enregistrement du message. On peut aussi me rejoindre par courriel. Dans ce cas, lorsque je serai branché sur mon ordinateur, je répondrai.
Qu'est-ce que j'ai à demander de plus? Je me considère comme branché. On peut me rejoindre et, au pire, je redonnerai signe de vie dans les 2 jours ouvrables. Pour moi, c'est honnête. Mes amis et connaissances n'ont pas à savoir où je suis et ce que je fais à tout moment de la journée. C'est réciproque pour moi. Si je suis dehors à jouer avec mon fils et que le téléphone sonne dans la maison, je continue tout simplement à jouer avec mon fils. Pourquoi tant de presse à vouloir répondre? Pourquoi tant de presse à vouloir communiquer le plus rapidement possible? Pour dire quoi au juste? Pour demander ce que tu fais? Comment tu te sens? Qu'est-ce que tu regardes? Quelle odeur respires-tu?
À quoi est-ce que je veux en venir? En fait, les compagnies de télécommunication, par leurs campagnes de marketing, ont vendu l'idée que c'est amusant d'être branché. Je devrais plutôt dire, d'être constamment branché. C'est une mode qui colle et qui durera.
En plus des réseaux sociaux qui nous offrent des moyens de communication à la seconde près, les gens s'équipent de téléphones intelligents qui permettent de communiquer à toute l'humanité nos états d'âme. C'est magique, mais c'est aussi malsain. En quoi est-ce intéressant de savoir ce que fait tout le monde? En quoi est-ce reposant d'être disponible pour tout le monde? La vie ne va t-elle pas assez vite sans rajouter la pression d'être toujours sur le qui-vive?
Je pense aux blondes qui envoient des textos à leurs chums à tout moment pour leur demander ce qu'ils font (et réciproquement). Je pense aux employés (et employeurs) qui sont disponibles (et accrochés) à leurs emplois à tout heure du jour. Je pense aux ados qui s'envoient des textos juste dans le but d'en avoir aucun (but). Je pense aux gens qui répondent à leur cellulaire alors qu'ils sont en conversation réelle avec un autre humain. Je pense à la fille qui, dans un événement quelconque, préfère consulter son appareil intelligent plutôt que de profiter du spectacle. Je pense aux humains qui sont esclaves de toute cette technologie.
Bravo aux grands dirigeants des compagnies de télécommunication. Vous avez réussi un grand coup en rendant nécessaire un objet, qui a priori, peut dépanner en situation d'urgence. Ce n'est plus un gadget, c'est rendu une extension de la personne.
Pour ma part, je résiste dans un élan de liberté. Je dis tout simplement non à cette folie.

dimanche 22 janvier 2012

Des portables et des TBI

La fameuse mesure #50680 qui oblige notre commission scolaire à équiper toutes les classes de tableaux blancs et les profs d'ordinateurs portables est discutable.
Tout d'abord, est-ce vraiment nécessaire d'équiper toutes les classes de TBI? Déjà que les enseignants sont frileux lorsqu'il s'agit de subir des formations, la mécanique que procure le tableau blanc peut être fragile dans certaines classe où ça bouge un peu. Certains projecteurs bas de gamme résistent mal à la poussière. Si je me fie sur ce qui se passe à notre école, on a un technicien qui vient aux deux semaines et un REAPO à temps partiel (75 min par 9 jours), ça risque d'être chaotique lorsqu'un problème surviendra.
Je n'ai absolument rien contre les nouvelles technologies. J'utilise une tablette wacom et un projecteur multimédia pour donner mes cours. Ça fait très bien le travail. Si j'avais une tablette wacom sans-fil, ce serait encore mieux. J'ai plutôt à craindre du manque de support subi par mes collègues. Heureusement que je suis autodidacte. J'ai même installé Arch Linux sur l'ordinateur dans ma classe. J'utilise le logiciel xournal pour donner mes cours et la vie est belle!
Je reviens à la fameuse mesure #50680. Elle procurera des ordinateurs portables à tous les enseignants. J'ai demandé à ma direction-adjointe de s'informer si cette mesure pouvait viser l'achat de tablette de type Android ou iPad. J'ai même proposé que si l'achat de tablette était refusé, qu'on achète des portable hybrides de type tablette. La réponse fut catégorique: on achètera des ordinateurs portables. J'en reviens pas! Depuis un an, la vague des tablettes prouve l'utilité de cet outil. En plus d'avoir une autonomie étonnante et d'être légère, la tablette pourrait permettre l'interactivité entre l'enseignant et l'élève. Je assis à expliquer des notions mathématiques lors d'une récupération avec ma tablette à l'aide d'un stylet. Je pourrais par la suite sauvegarder mes explications et les envoyer par courriel ou les conserver pour un autre élève.
Cependant, peu importe qu'on achète des portables ou des tablettes, supporter ce matériel avec le peu de ressource humaine qu'on met à notre disposition sera un tour de force. Qu'on ose me fournir un portable équipé de MS Windows 7. Je le laisserai sur une tablette ramasser la poussière.
On m'a dit qu'en 2017, tout le monde devrait avoir un joujou électronique dans sa classe et sur son bureau dans la salle des profs. J'ai bien hâte de voir ça. J'ai aussi bien l'intention d'être touriste dans cette aventure...