Avec du recul, c'est un peu bête de ma part, car je me suis inscrit en techniques policières à Trois-Rivières, alors que les cours se donnaient à Ahunstic. Pourquoi bête? C'est juste qu'après mon Cégep à Trois-Rivières, je suis déménagé à Montréal, sur la rue St-Hubert, juste en face du Collège Ahunstic! Quelle étrange coïncidence (ou plutôt paradoxe)!!!

C'est à l'automne 1992 que je débarque à Trois-Rivières, ville qui m'était plutôt inconnue. J'y connais 2 personnes: ma coloc et un ami du secondaire qui y fait son bac en enseignement. Ma coloc était une amie du secondaire qui se retrouvait à l'UQTR et qui cherchait un coloc (moi). Elle avait trouvé un logement d'une dame qui le louait au mois seulement (pas de loyer; on paie les mois où l'on y reste). Le seul hic, c'est que ça se trouve à 30 minutes du Cégep (à pied, car je n'ai pas d'auto). Grand marcheur invétéré, j'accepte l'offre et me retrouve dans un semi sous-sol très sombre. La co-location fut cependant éphémère car ma coloc décida tout simplement se retourner habiter chez ses parents à la fin octobre prétextant une crise de diabète aigüe! Cela signifiait qu'elle continuait sa fréquentation à l'UQTR mais en voyageant en auto (une heure). Je n'ai plus eu de nouvelles d'elle par la suite...
Revenons à mes moutons, c'est-à-dire mon entrée au Cégep. Ça commence par une initiation. En fait, ça ne m'a tellement pas marqué que je ne me souviens plus vraiment ce qu'ils nous faisait faire. Ça ne devait pas être très salaud... Au moins, l'initiation nous permet de rencontrer les gens de la concentration.
Ce qui m'a frappé les premières semaines, c'était de me retrouver comme l'un des plus vieux de la cohorte (avec 2 ans de plus) et aussi, de vivre l'avantage des sessions allégées (plus de cours obligatoires, ceux-ci étant déjà chose du passé). Les cours étaient aussi trop faciles par rapport aux Sciences Pures! Pas de rush de mi-session, ni de fin de session!
Je me suis fait de nouveaux amis assez rapidement. Comment décrire les gens de techniques policières? Disons que certaines personnes se croyaient un peu trop et d'autres avaient une bonne tête sur les épaules. Je me suis tenu avec les bonnes têtes. Il y avait du monde de partout (Québec, Trois-Rivières, Victoriaville, Fermont ??, ...). Je me suis vite retrouvé au sein d'un petit groupe sympathique et dynamique.
À la fin de la session d'automne 1992, j'ai reçu une offre intéressante d'une (nouvelle) amie. Celle-ci venait de perdre sa co-loc et se cherchait un(e) remplaçant(e). J'ai enfin pu quitter mon trou à rat pour me rapprocher à 2 minutes du Cégep avec la joyeuse Roxane! Le printemps 1993 s'est avéré assez fou, plus souvent qu'autrement sur le party, coïncidant avec la folie des séries 93 (où le Canadiens a éliminé les Nordiques en six pour remporter la Coupe Stanley 3 séries plus tard). Je ne me souviens pas vraiment de mes cours, mais beaucoup plus de la vie sociale complètement démente (pour moi, un gars sage). Cependant, en dehors de partys, j'étais discipliné et je m'entrainais beaucoup à la course (5 km par soir). Je suis même devenu président du comité sportif de techniques policières, créant même des olympiques pour les futurs policiers!
L'été 1993 fut tranquille, loin de mes nouveaux amis du Cégep. Je suis déménagé avec 2 autres filles l'année suivante. L'année 1993-94 fut une continuité de la précédente. Nous étions maintenant plus vieux. Je me suis retrouvé sur le comité de l'initiation, m'amusant à faire manger des beignes aux nouveaux! Les partys s'estompaient. J'ai eu quelques jobs dans le domaine (agent de sécurité aux élections, au festival western de St-Tite). J'ai aussi vécu un stage d'observation à la SQ de Louiseville (quel trou). Contrairement à mes collègues qui se retrouvaient dans mes milieux urbains et qui vivaient de l'action, je me suis "amusé" à faire du radar sur la 40, à patrouiller des villages tels que St-Alexis-des-Monts, St-Paulin, Maskinongé et d'autres petits patelins à oublier. Les seules scènes d'actions que je me souviens sont celles où, pris dans une tempête, nous foncions dans les bancs de neiges avec l'auto-patrouille bloquant les petits rangs au nord de Louiseville. Je peux aussi citer que les policiers prennent une sieste sur le chiffre de nuit.... Soudainement, j'avais moins hâte à Nicolet, au futur tout simplement! Pendant ce temps, je continuais de courir mes 5 km à tous les soirs.
C'est à l'été 1994 que j'ai travaillé pour la première fois au Camp Boute-en-Train (en fait, j'y avais fait un séjour en 1992, comme moniteur en période de pénurie). J'ai accepté ce travail pour fuir le milieu policier. Ce fut aussi une révélation, car j'ai découvert que j'aimais travailler avec les jeunes, dans un domaine d'animation et d'éducation. C'est à la fin d'un été rempli d'amusement que je me suis remis en question sur mon avenir. J'ai commencé ma 3e année de Tech.Po. de reculons, la tête ailleurs. J'ai tout simplement abandonné 3 semaines après!
Je suis tout de même demeuré à Trois-Rivières, histoire d'honorer mon bail auprès de mes 2 colocs pour travailler à temps plein de nuit dans un Métro! Je me suis inscrit à l'UQAM en enseignement des mathématiques au secondaire. Ça termine abruptement mon trip à la ville des trois rivières!

La morale de ces moments? Se laisser guider par nos expériences et surtout, prendre le temps de trouver chaussure à son pied!