vendredi 30 janvier 2009

La Saint-Vincent-de-Paul

Je suis fier de mes parents, car ces derniers sont impliqués dans plusieurs activités bénévoles au sein du village. Mon père s'occupe de la gestion matérielle de l'église du village ainsi que de la St-Vincent-de-Paul (avec ma mère).

Les locaux de cet organisme de charité se trouvent au sous-sol de l'église. J'y suis allé à quelques reprises aider mes parents pour y faire diverses tâches. L'endroit est digne d'une autre époque, comme si un mélange des années 50 à 70 s'y trouve en permanence.
Ce qui m'étonne de mes parents, c'est que toutes ces activités bénévoles font qu'ils sont en contact avec une réalité qu'ils ne connaissaient pas vraiment, c'est-à-dire la pauvreté. Ce n'est pas que mes parents sont riches, mais ils n'ont jamais manqué de rien.

J'écoute mon père me parler de la Guignolée pendant le temps des fêtes. J'écoute ma mère me parler de ses journées passées au sous-sol de l'église à classer du linge donné pour la St-Vincent-de-Paul. Je me rends compte qu'à St-Félix, il y a de la pauvreté tant il y a de paniers de nourriture à faire ou de sacs de linge à trier. Mais cependant, les pauvres ne le sont pas tous vraiment de la même façon. Je ne veux pas juger personne, mais suite aux différentes anecdotes de mes parents, j'arrive à me forger une idée du monde de la pauvreté.

Il y a les ''vieux pauvres'', c'est-à-dire des personnes âgées qui vivent seules sans vraiment de parentés. Ils sont nombreux, mais pas très visibles. Ils ne font pas de bruit, vivent reclus en résidence ou dans de vieilles maisons et savent que leurs beaux jours sont loin derrière.
Il y a les ''pauvres de père en fils'', c'est-à-dire ceux qui sont nés d'une famille pauvre, qui sont élevés dans une culture où c'est impossible de s'en sortir, où l'espoir n'est pas présent. En fait, c'est ce qu'ils se font dire. Ce n'est pas qu'ils ne veulent pas, c'est juste que c'est comme ça qu'ils ont appris de la vie. Ils ne sont pas nécessairement en train de se plaindre constamment, mais ils affichent un air tellement malsain que ça devient facile de les plaindre. Parfois, ils s'en sortent, car ils ont de la volonté.

Dans une classe très voisine, mais sans volonté, il y a ceux qu'on surnomme les ''BS''. La différence entre eux et les pauvres de père en fils, c'est que les BS se complaisent dans ce qu'ils vivent. Au lieu d'essayer de s'en sortir, il sont pris dans le cercle vicieux de paresse, cigarette, boisson et d'abus divers. En fait, ce sont ceux qui font damner mes parents, car ils ne démontrent aucun signe de vouloir s'aider. Ce sont les chialeux du système qui profitent de tout ce qu'ils ont de gratuit, mais qui voudraient tant en avoir plus, sans rien faire de plus.
Finalement, il y a les "crosseurs". Ce sont ceux qui profitent des largesses du système et ont compris que c'est facile de rien faire et de tout avoir. Ce sont principalement des "BS", mais sans classe. Ce sont nos bougons. Par exemple, un homme a demandé un panier de Noël à mon père lors de la Guignolée en présentant de faux papiers, prétextant qu'il habitait près du village. En fait, il n'habite même pas St-Félix, mais plutôt Montréal. Il a profité du système et a usurpé de la bouffe à une famille dans le besoin qui aurait pu en profité.

Je suis conscient (et j'espère) qu'il s'agit d'une minorité de gens pauvres qui ne veulent pas s'en sortir et continuent d'abuser du système. Je vous laisse avec les paroles d'une chanson de Plume Latraverse qui s'intitule justement "Les Pauvres".

Les pauvres ont pas d’argent
Les pauvres sont malades tout l’temps
Les pauvres savent pas s’organiser
Sont toujours cassés

Les pauvres vont pas voir de shows
Les pauvres sont ben qu’ trop nonos
En plus, les pauvres, y ont pas d’argent
À mettre là-d’dans

Les pauvres sont su’l’Bien-Être
Les pauvres r’gardent par la f’nêtre
Les pauvres, y ont pas d’eau chaude
Checkent les pompiers qui rôdent
Les pauvres savent pas quoi faire
Pour s’ sortir d’ la misère
Y voudraient ben qu’un jour
Qu’un jour, enfin, ce soit leur tour

Les pauvres gens ont du vieux linge sale
Les pauvres, ça s’habille ben mal
Les pauvres se font toujours avoir
Sont donc pas d’affaires !

Les pauvres s’achètent jamais rien
Les pauvres ont toujours un chien
Les pauvres se font prendre à voler
Y s’ font arrêter

Les pauvres, c’est d’ la vermine
Du trouble pis d’ la famine
Les pauvres, ça couche dehors
Les pauvres, ça l’a pas d’ char
Ça boé de la robine pis ça r’garde les vitrines
Pis quand ça va trop mal
Ça s’tape sa photo dans l’journal...

Les pauvres, ça mendie tout l’temps
Les pauvres, c’est ben achalant
Si leur vie est si malaisée
Qui fassent pas d’ bébé ! ! !

Les pauvres ont des grosses familles
Les pauvres s’ promènent en béquilles
Y sont tous pauvres de père en fils
C’t une manière de vice...

Les pauvres sortent dans la rue
C’est pour tomber su’ l’ cul
Y r’çoivent des briques s’a tête
Pour eux, le temps s’arrête
Les pauvres ça mange le pain
Qu’les autres jettent dans l’chemin
Les pauvres, c’comme les oiseaux
C’est fait pour vivre dans les pays chauds

Icitte, l’hiver, les pauvres gèlent
Sont maigres comme des manches de pelles
Leur maison est pas isolée
Pis l’ gaz est coupé

Les pauvres prennent jamais d’vacances
Les pauvres, y ont pas ben d’la chance
Les pauvres, y restent toujours chez eux
C’est pas des sorteux

Les pauvres aiment la chicane
Y vivent dans des cabanes
Les pauvres vont pas à l’école
Les pauvres, c’ pas des grosses bolles
Ça mange des s’melles de bottes
Avec du beurre de pinottes
Y sentent la pauvreté
C’en est une vraie calamité
Les pauvres...

... mais y ont tous la t.v. couleur

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