jeudi 12 juin 2014

Nos mesures adaptatives ont besoin d'adaptation!

Hier matin, vers 9h, on me demande d'aller surveiller un groupe d'élèves lors de l'examen d'histoire du MELS de 4e secondaire.  Comme j'étais substitut aux surveillances d'examens, j'accepte et je vais préparer le local 207.  Comme il s'agit d'élèves en mesures adaptatives, je demande si je vais avoir une liste pour les présences et on me confirme que oui.
En passant, pour ceux qui ne le savent pas, le terme "mesure adaptative" signifie que ces élèves ont un plan d'intervention sur lequel est spécifié qu'ils ont droit à un tiers de temps de plus, ont droit d'être isolé, ont droit à des mesures particulières pour réussir leurs évaluations.  C'est un peu nos accommodements raisonnables en éducation!
9h25, je suis prêt à accueillir les élèves, même si je n'ai pas eu de liste de présence.  Ils arrivent au compte-goutte, certains avec leur copie d'examen en main, d'autres avec simplement un crayon, prêt à faire l'examen.  Je demande à ceux qui ont un examen où ils l'ont eu.  Ils me répondent que c'est le surveillant de leur groupe qui leur a remis.  Je demande à ceux qui n'ont rien pourquoi ils n'ont pas d'examens.  Ils me répondent que leur surveillant n'a pas voulu leur donner leur copie.
9h33, je me retrouve avec une vingtaine d'élèves, certains possédant certains documents d'examens (il y en avait 4), d'autres rien.  Je ne veux pas les laisser seul dans le local, alors je sors la tête dans le corridor et demande de l'aide!
9h37, l'enseignante d'histoire m'apporte une liste et tente tant bien que mal de démêler qui possède quoi.  10 minutes plus tard, tout semble être correct.
9h50, une enseignant vient me remplacer, me disant qu'elle était supposé surveiller les élèves en mesures adaptatives au local informatique (ceux qui peuvent faire l'examen sur un ordinateur), mais comme les élèves n'ont pas voulu utiliser cette mesure, elle doit me remplacer et on m'envoie faire les pauses-pipi des enseignants en surveillance d'examen.

À quoi ça sert d'isoler les élèves si on les traumatise pendant 20 minutes au début des examens au juste?

Je pourrais vous parler de la confusion qui a régner ensuite, mais bon, je vais me retenir....  :-)

samedi 26 avril 2014

Avril nous tiens à un fil!

Démoralisant ce mois d'avril 2014 dites-vous?  Après avoir vu les libéraux prendre le pouvoir au début du mois, on apprend que les finances du Québec sont catastrophique.  Pour enrayer cela, ce sera aux québécois d'écoper d'une mauvaise gestion de nos dirigeants.  Gel de salaire et hausse de frais divers sont au menu.  Est-ce que le peuple s'indignera?  Je ne crois pas.

En fait, le québécois moyen gère ses finances un peu de la même façon que le gouvernement le fait.  S'il peut sauver de l'impôt avec quelques revenus au noir, il le fera.  Il n'hésite pas à s'endetter pour se payer des trucs exorbitants, même s'il doit prendre le reste de sa vie pour payer.  Il habite souvent une grosse maison qu'il a peine à meubler et profite de vacances à crédit.
Pendant ce temps, le gouvernement serre la corde, mais pas assez pour que le citoyen se sente étouffé.  Les centres d'achats sont toujours pleins, les autos neuves circulent sur nos routes défoncées; pas de problème pour le quotidien.

Assez d'idées démotivantes pour aujourd'hui!  Boston devrait battre Détroit aujourd'hui et devenir le prochain adversaire de nos glorieux la semaine prochaine.  Je prédis une victoire du Canadiens en 6 parties.  Voilà pour l'espoir!

Et parlant, d'espoir, la chaleur arrivera avec mai!

mardi 1 avril 2014

Poisson d'avril!

Voici le courriel que j'ai envoyé à tout le personnel de mon école...


En ce début de printemps, j'ai beaucoup de petits points à vous transmettre concernant les nouvelles technologies.

Commençons par parler de la fin du support de Windows XP par Microsoft le 8 avril prochain. Pour nous, cela signifie que tous les ordinateurs de l'école qui possèdent encore Windows XP seront vulnérables. Afin d'assurer votre sécurité et celle des autres, évitez d'envoyer des courriels à partir de ces ordinateurs; ils seront systématiquement analysés par la NSA (National Security Agency). De plus, le célèbre pirate informatique russe, Vladimir Levin, menace d'utiliser les vulnérabilités de Windows XP afin de s'introduire dans ces ordinateurs dans le but de voler votre identité. Comme les techniciens de la CSSMI sont surchargés à cet effet, un document expliquant comment améliorer la sécurité de vos machines vous sera acheminé. La procédure prend environ une dizaine de minutes à mettre en place. Le seul défaut de cette procédure est que votre ordinateur pourra prendre plus d'une quinzaine de minutes à démarrer convenablement.

Dans un autre ordre d'idée, la CSSMI se procurera 2 imprimantes 3D (des Makerbot Replicator de 5e génération). Pour amortir les coûts de ces achats, la C.S. proposera dès l'an prochain d'imprimer vos fournitures scolaires (crayons, règles, craies, effaces, trombones et autres accessoires). À partir de ce moment, elle ne remboursera plus l'achat de ces fournitures. Veuillez noter qu'un délai de 3 à 5 semaines devra être alloué entre le moment de votre commande et le moment de réception. Une réelle économie substantielle sur le coût du matériel scolaire est envisageable dans le 5 premières années d'utilisation de ces imprimantes.

Avec l'arrivée des montres intelligentes sous Android, il faudra se méfier davantage lors des évaluations. En effet, dans une école de la banlieue de Calgary, 2 étudiants ont été surpris à utiliser leurs montres pour tricher lors d'évaluations. Toujours en lien avec cette crainte, le site « http://www.thespystore.ca/ » propose un dispositif qui permet de détecter tout appareil se branchant à un réseau cellulaire ou wi-fi et ce, à faible coût (39$ plus frais de transport). L'avantage avec cet appareil, c'est qu'il envoie un flux électrique via l'appareil mobile vers la personne tentant d'utiliser le réseau. La décharge électrique envoyée ressemble un peu à celle d'un « taser gun », mais à intensité minimale. Selon le fabriquant, il ne faut pas utiliser ce type d'appareil sur les femmes enceintes, les épileptiques ou les gens souffrant d'arythmie cardiaque.

Google mettra à la disposition des enseignants canadiens un modèle spécial de ses fameuses lunettes « Google glass » pour en faire l'essai dans un contexte scolaire. La CSSMI s'est montrée intéressée à se procurer une douzaine de ces paires de lunettes afin de les prêter aux enseignants qui désirent les utiliser en classe. Les « Google glass » permettent, en lien avec les TBI, de filmer et transmettre en temps réel ce que vous voyez sur un grand écran. L'avantage premier est d'afficher sur grand écran la vision des profs. Le deuxième avantage est que vous pouvez filmer en tout temps vos élèves. Cela permettra d'envoyer aux parents des vidéos de leur non-production ou problèmes de comportement.

En terminant, je tiens à vous aviser que je travaille fort sur la création d'une application Android et Ipad sur le Harfang permettant d'être complémentaire à celle de la CSSMI. Vous pourrez en tout temps, et ce, en temps réel, être informé sur tout ce qui se passe dans les 2 bâtisses et aussi à l'extérieur! Comme cette application générera des revenus considérables en Bitcoins, je me permets comme développeur de conserver 70% des gains.


Merci et à la prochaine!

vendredi 28 mars 2014

J'aimerais comprendre...

Février dernier, le comité TIC (technologies de l'information et de la communication) de mon école décide de convoquer tous les employés pour une séance d'information d'environ une heure trente.  Ils y avait plusieurs sujets à l'ordre du jour, en passant des finances aux projections en informatique dans la commission scolaire.
Comme je fais partie de ce comité, nous nous étions mis d'accord pour présenter avec enthousiasme nos réalisations.  Je me qualifie comme étant un curieux possédant une facilité déconcertante en informatique.  Certains diront que je suis un geek, un bidouilleur avec certaines convictions orientées vers le logiciel libre.  
J'ai osé dire que j'autorisais et j'expérimentais par moment l'utilisation d'appareils mobiles (tablette, cellulaire intelligent, portable) en classe à des fins éducatifs.  Le pire dans cette histoire, même après en avoir parlé à l'époque avec certains collègues et ma direction-adjointe, j'ai omis l'avoir crié haut et fort sur tous les toits pour avertir tout le monde.  Malheur!  J'ai trahi le code de vie de mon école qui, je le cite, interdit ces appareils à l'intérieur de l'école.  J'ai aussi manqué de solidarité par mon mutisme.  Sans être écris nulle part, le mot d'ordre depuis l'existence de cette règle, est de laisser ce type d'appareil dans les casiers (qui sont situés dans l'école en passant).  Paradoxe absurde, mais bon, semble-t-il que ça fait l'affaire de tout le monde.  
À partir du moment où certains ont apprit que j'avais commis une odieuse trahison au code de vie, tout s'est mis à débouler.  Lors d'une réunion au début de mois de mars, j'ai senti du mépris, de la peur, de l'incompréhension face au fait qu'un enseignant puisse permettre l'utilisation de ce type d'appareil en classe dans un but éducatif.  Certains diront qu'il existe un laboratoire informatique pour utiliser des logiciels-outils, mais, comme je préfère mes bonnes vieilles pantoufles à celles du voisin, je comprends que les élèves peuvent apprendre à utiliser leurs jouet technologique à des fins utiles et enrichissantes.  Pourquoi se priver d'une ressource sans limite qu'une majorité possède et qui peut nous être pratique comme enseignant au niveau de notre gestion?  
Un amendement au code de vie de notre école nous a été proposé et devra être voté bientôt pour l'an prochain.  J'aimerais tout simplement avoir la liberté d'utiliser le moyen pédagogique pertinent que je crois être bon et pour lequel j'ai été formé sans déranger qui que ce soit.  Ma gestion de classe et mon approche pédagogique m'appartiennent et je crois en mon autonomie professionnelle. Avec tout le respect que j'ai pour mes collègues, jamais je n'irai me mêler de la gestion des autres, peu importe ce que j'en pense.  Si on veut uniformiser l'approche éducative et pédagogique, qu'on engage des robots.
Je reviens une fois plus sur ma trahison au code de vie que je ne regrette pas.  Je crois en l'évolution par le changement de mœurs, ce qui implique la dérogation de certaines règles pour mettre en branle ces changements.  Certains règlements existent pour maintenir le respect entre les individus et d'autres, pour cacher l'inconfort et la peur.  
J'aimerais comprendre pourquoi on s'acharne tant à éradiquer ces appareils de communication alors qu'on pourrait s'en servir comme allié?  Arrêter de me raconter l'histoire du prof qui s'est fait filmé pendant ses cours en train de "péter sa coche", car peu importe la règle existante, si un jeune décide de faire "sauter un prof", il le fera.  Avec toutes les histoires d'intimidation, de violence, de non-respect de la loi du tabac qui se vivent à notre école, je suis ébahi lorsqu'on perd du temps à débattre de sujets que je qualifie de secondaire.  J'aime la communication claire entre individus (Dieu seul sait comment elle doit être importante au sein d'un établissement scolaire).  On peut utiliser ce pouvoir de communiquer de la façon qu'on le désire, peu importe quand, sans nécessaire attendre de se dire nos quatre vérités, acculés dans une salle sur des chaises inconfortables.
Voilà, j'ai pris position et je ne crains pas la critique.   

mercredi 5 mars 2014

Investir dans l'éducation, la clé!

Un peuple instruit est capable d'un certain sens critique.  Si seulement on arrêtait de nous dire qu'il n'y a pas d'argent, peu importe la demande en éducation.  Si l'éducation était valorisée.  Si les acteurs en éducation étaient perçus comme des innovateurs, des héros.  Si on voyait les élèves autrement qu'un ramassis de statistiques.  Si on avait vraiment l'élève en tête.  
Valoriser la curiosité intellectuelle, la créativité au lieu d'enfermer les esprits dans un programme stérile. Alléger la tâche des enseignants, éducateurs et autres intervenants afin que leur travail soit plus stimulant et surtout qu'il soit réalisable.  Créer des conditions gagnantes en éducation, c'est possible, mais il faudra faire des sacrifices, des changements.  Hérésie!!  
Un peuple instruit et éduqué prendrait soin de sa santé par la prévention au lieu d'administrer des pilules pour soulager.
Un peuple instruit et éduqué sait réaliser des états de compte et faire en sorte que l'économie soit forte.
Un peuple instruit et éduqué connait son histoire et ne répétera les erreurs du passé.
Un peuple instruit et éduqué est sensible à son environnement et à celui de son voisin.
Un peuple instruit et éduqué connaît la signification du mot "respect".

Quel parti politique parlera d'éducation dans les 5 prochaines semaines?  Quel parti osera en faire un enjeu majeur?  Le discours de la santé et de l'économie a pour but de rassurer la classe des 45 ans et plus (les votants).  Lorsqu'on vit dans la crainte du changement, c'est toujours facile de se faire rassurer qu'on aura une retraite dorée et l'accès aux médicaments et médecins si on tombe malade.  Cette petite sécurité du peuple, c'est ça qui la tient par les couilles.  Dans ce contexte, aucun surprise le 7 avril prochain.  Ceux qui auront vendu un beau discours en mélamine seront gagnants.  

J'ai perdu foi en nos vestons.  Les politiciens et gens d'affaires voient dans les élections un objectif personnel de carrière.  Parlons au peuple pendant 5 semaines dans l'espoir de se cloîtrer pendant 4 belles années.  Facile.

Parlez moi de l'importance de l'éducation et j'y croirai.  Pour le reste, repassez vos enregistrements à quelqu'un d'autre!

mercredi 19 février 2014

Magasinage de vélo!

Février achève et j'ai tellement hâte de rouler!  Cependant, les jours de mon bon vieux Fuji touring 2003 sont comptés.  Je veux un nouveau vélo de route, performant sur lequel j'aurai du plaisir à utiliser!
J'ai pris le temps de visiter 4 boutiques de vélo et j'ai eu un coup de coeur pour un vélo lors de ma 2e visite.
Le Xelius 200 de Lapierre devrait être mon choix.  Il est dans ma gamme de prix, possède les caractéristiques recherchées et honnêtement, j'ai su que ce serait mon prochain vélo.
C'est un gros investissement, mais le plaisir que j'éprouve lorsque je roule est tel que je peux me permettre d'y mettre un gros montant.  Je travaille fort et je mérite de profiter d'un produit de cette gamme.

Ça y est, je viens de me convaincre!

lundi 17 février 2014

Autonomie professionnelle: quand ça nous tente!

Sujet délicat à mon école ces temps-ci: l'utilisation d'appareils mobiles électroniques (pour la plupart, des cellulaires) par nos élèves dans l'école.
Il existe un règlement dans l'agenda de l'école qui interdit l'utilisation de ce type d'appareil dans la bâtisse.  Cependant, la consigne non-écrite prescrit de laisser ledit appareil dans le casier de l'élève.
Paradoxal non?
Je ne possède toujours pas de cellulaire.  Cela ne me manque pas.  Cependant, avec du recul, je me rends à l'évidence que ces petites bêtes sont de petits ordinateurs bien puissants.  Ils ont réussi à hypnotiser une génération (que dis-je, quelques générations) d'individu(s) qui ne réussissent plus à s'en passer.  On appelle cela de la dépendance.  Je radote, je le sais!
J'ai compris que mes chers élèves tiennent à leur gadget électronique.  Ils sont sous le charme de l'objet. Pourquoi ne pas utiliser cet argument pour l'utiliser à mon avantage?  Pourquoi ne pas permettre aux élèves, dans un dessein éducatif, d'utiliser leur ordinateur de poche afin d'avoir accès aux notes de cours en ligne, au corrigé, à des logiciels-outils pouvant les aider?  Pourquoi ne pas utiliser cet engouement pour "acheter" un certain plaisir de la part de l'élève?  Avouons-le, le système cognitif fonctionne mieux lorsqu'il est stimulé par quelque chose d'agréable!
J'aimerais dire que c'est facile de répondre à ces questions, mais le règlement paradoxal de l'agenda me demande de jouer prudemment avec ces bidules.  D'un côté, il y a un syndicat qui prône haut et fort l'autonomie professionnelle et d'un autre côté, il y a des syndicalistes peureux du changement qui crient au meurtre si on tente de déroger d'un brin de ce qui est conventionné.
Les conventions, pour le bien de l'éducation et de la communauté apprenante, je m'en fous.
Que se passera-t-il avec cette patate chaude dans mon école les prochaines semaines?  Ce sera un débat intéressant où les idées cimentées et le changement s'affronteront dans un duel sans merci.
Pour ma part, je prône l'autonomie professionnelle et je continue à dire que ce qui se passe dans ma classe, c'est me oignons!

mardi 11 février 2014

Petit soubresaut!

Je viens de prendre quelques minutes pour relire les trucs que j'ai écrit il y a quelques années et je me dis: pourquoi ne pas recommencer à écrire?  J'y pense, car j'ai la tête pleine d'idées!
Présentement, je magasine pour un nouveau vélo.  Eh oui, après près de 6000 km de vélo l'an dernier, je veux laisser tomber mon bon vieux Fuji Touring 2003 pour une bête de course pur sang.
À moi la route!  Le Lapierre Xelius EFI 200 me tiraille et je me dis, pourquoi pas un 400?

Bon, l'heure du dodo approche!

dimanche 29 janvier 2012

Défendre ou vendre son âme?

J'ai suivi avec une certaine attention le procès Shafia. Le crime d'honneur, selon les Shafia, ce n'est pas la même chose que tuer de sang froid. J'ose tracer un parallèle entre cette fâcheuse histoire et celle du non moins célèbre docteur Turcotte. Dans le cas des Shafia, la population sera probablement soulagée. Pour ce qui est du docteur Turcotte, la population est outrée.

La justice est administré par des individus qui travaillent soit à défendre ou inculper des criminels. Le juge et les jury se basent sur le travail des avocats (et leur collaborateurs). Si l'avocat de la défense, appuyé par une équipe du tonnerre, réussit à soulever un doute raisonnable à propos de la culpabilité de l'accusé, le verdict pourra être différent.

Je ne suis ni juge, ni avocat. J'ai eu la chance de suivre quelques cours de droit criminel il y a 20 ans, juste assez pour comprendre le jeu qui se passe dans les coulisse du tribunal. Des gens qui ont comme boulot de défendre des hommes comme le docteur Turcotte peuvent-ils se regarder dans le miroir le matin sans sourciller? Si tu abats froidement tes enfants et que tu tentes de te suicider par la suite et que tu manques ton coup, t'es comme dans un joyeux pétrin. Turcotte a avoué son crime, mais quelqu'un a réussi à prouver qu'il n'avait pas toute sa tête au moment du crime. Ce quelqu'un a probablement travaillé d'arrache-pied pour puiser dans la jurisprudence des éléments aidant à sa cause. Le mandat de la personne qui défend l'accusé est de croire que l'accusé est innocent. Je pourrais aussi dire que son mandat est de faire croire que l'accusé est innocent.

Être avocat, c'est une formation longue et vigoureuse. Ça gagne bien sa vie un avocat qui réussit. Par contre, qu'en est-il de la morale? Comment définir le combat entre cette morale et les trucs légaux et juridiques? Est-ce que l'avocat de Turcotte a une famille? Si oui, est-il capable de regarder ses enfants dans les yeux sans avoir une drôle de sensation? S'il y a des gens qui gagnent leur vie en faisant des trucs immoraux, j'en viens à douter en l'intégrité même de certains humains qui ont vendu littéralement leur âme au diable. L'argent semble faire le bonheur de l'immoralité on dirait!

vendredi 27 janvier 2012

Cellulaire: nécessité ou futilité?

Je possède une ligne résidentielle, tout ce qui a de plus classique. Un bon téléphone fixé sur un mur et un répondeur qui prend les messages lorsque je suis absent. On peut me rejoindre si je suis à la maison ou laisser un message si je suis absent. Dans ce cas, je retourne l'appel dans les 48 heures suivant l'enregistrement du message. On peut aussi me rejoindre par courriel. Dans ce cas, lorsque je serai branché sur mon ordinateur, je répondrai.
Qu'est-ce que j'ai à demander de plus? Je me considère comme branché. On peut me rejoindre et, au pire, je redonnerai signe de vie dans les 2 jours ouvrables. Pour moi, c'est honnête. Mes amis et connaissances n'ont pas à savoir où je suis et ce que je fais à tout moment de la journée. C'est réciproque pour moi. Si je suis dehors à jouer avec mon fils et que le téléphone sonne dans la maison, je continue tout simplement à jouer avec mon fils. Pourquoi tant de presse à vouloir répondre? Pourquoi tant de presse à vouloir communiquer le plus rapidement possible? Pour dire quoi au juste? Pour demander ce que tu fais? Comment tu te sens? Qu'est-ce que tu regardes? Quelle odeur respires-tu?
À quoi est-ce que je veux en venir? En fait, les compagnies de télécommunication, par leurs campagnes de marketing, ont vendu l'idée que c'est amusant d'être branché. Je devrais plutôt dire, d'être constamment branché. C'est une mode qui colle et qui durera.
En plus des réseaux sociaux qui nous offrent des moyens de communication à la seconde près, les gens s'équipent de téléphones intelligents qui permettent de communiquer à toute l'humanité nos états d'âme. C'est magique, mais c'est aussi malsain. En quoi est-ce intéressant de savoir ce que fait tout le monde? En quoi est-ce reposant d'être disponible pour tout le monde? La vie ne va t-elle pas assez vite sans rajouter la pression d'être toujours sur le qui-vive?
Je pense aux blondes qui envoient des textos à leurs chums à tout moment pour leur demander ce qu'ils font (et réciproquement). Je pense aux employés (et employeurs) qui sont disponibles (et accrochés) à leurs emplois à tout heure du jour. Je pense aux ados qui s'envoient des textos juste dans le but d'en avoir aucun (but). Je pense aux gens qui répondent à leur cellulaire alors qu'ils sont en conversation réelle avec un autre humain. Je pense à la fille qui, dans un événement quelconque, préfère consulter son appareil intelligent plutôt que de profiter du spectacle. Je pense aux humains qui sont esclaves de toute cette technologie.
Bravo aux grands dirigeants des compagnies de télécommunication. Vous avez réussi un grand coup en rendant nécessaire un objet, qui a priori, peut dépanner en situation d'urgence. Ce n'est plus un gadget, c'est rendu une extension de la personne.
Pour ma part, je résiste dans un élan de liberté. Je dis tout simplement non à cette folie.