vendredi 28 mars 2014

J'aimerais comprendre...

Février dernier, le comité TIC (technologies de l'information et de la communication) de mon école décide de convoquer tous les employés pour une séance d'information d'environ une heure trente.  Ils y avait plusieurs sujets à l'ordre du jour, en passant des finances aux projections en informatique dans la commission scolaire.
Comme je fais partie de ce comité, nous nous étions mis d'accord pour présenter avec enthousiasme nos réalisations.  Je me qualifie comme étant un curieux possédant une facilité déconcertante en informatique.  Certains diront que je suis un geek, un bidouilleur avec certaines convictions orientées vers le logiciel libre.  
J'ai osé dire que j'autorisais et j'expérimentais par moment l'utilisation d'appareils mobiles (tablette, cellulaire intelligent, portable) en classe à des fins éducatifs.  Le pire dans cette histoire, même après en avoir parlé à l'époque avec certains collègues et ma direction-adjointe, j'ai omis l'avoir crié haut et fort sur tous les toits pour avertir tout le monde.  Malheur!  J'ai trahi le code de vie de mon école qui, je le cite, interdit ces appareils à l'intérieur de l'école.  J'ai aussi manqué de solidarité par mon mutisme.  Sans être écris nulle part, le mot d'ordre depuis l'existence de cette règle, est de laisser ce type d'appareil dans les casiers (qui sont situés dans l'école en passant).  Paradoxe absurde, mais bon, semble-t-il que ça fait l'affaire de tout le monde.  
À partir du moment où certains ont apprit que j'avais commis une odieuse trahison au code de vie, tout s'est mis à débouler.  Lors d'une réunion au début de mois de mars, j'ai senti du mépris, de la peur, de l'incompréhension face au fait qu'un enseignant puisse permettre l'utilisation de ce type d'appareil en classe dans un but éducatif.  Certains diront qu'il existe un laboratoire informatique pour utiliser des logiciels-outils, mais, comme je préfère mes bonnes vieilles pantoufles à celles du voisin, je comprends que les élèves peuvent apprendre à utiliser leurs jouet technologique à des fins utiles et enrichissantes.  Pourquoi se priver d'une ressource sans limite qu'une majorité possède et qui peut nous être pratique comme enseignant au niveau de notre gestion?  
Un amendement au code de vie de notre école nous a été proposé et devra être voté bientôt pour l'an prochain.  J'aimerais tout simplement avoir la liberté d'utiliser le moyen pédagogique pertinent que je crois être bon et pour lequel j'ai été formé sans déranger qui que ce soit.  Ma gestion de classe et mon approche pédagogique m'appartiennent et je crois en mon autonomie professionnelle. Avec tout le respect que j'ai pour mes collègues, jamais je n'irai me mêler de la gestion des autres, peu importe ce que j'en pense.  Si on veut uniformiser l'approche éducative et pédagogique, qu'on engage des robots.
Je reviens une fois plus sur ma trahison au code de vie que je ne regrette pas.  Je crois en l'évolution par le changement de mœurs, ce qui implique la dérogation de certaines règles pour mettre en branle ces changements.  Certains règlements existent pour maintenir le respect entre les individus et d'autres, pour cacher l'inconfort et la peur.  
J'aimerais comprendre pourquoi on s'acharne tant à éradiquer ces appareils de communication alors qu'on pourrait s'en servir comme allié?  Arrêter de me raconter l'histoire du prof qui s'est fait filmé pendant ses cours en train de "péter sa coche", car peu importe la règle existante, si un jeune décide de faire "sauter un prof", il le fera.  Avec toutes les histoires d'intimidation, de violence, de non-respect de la loi du tabac qui se vivent à notre école, je suis ébahi lorsqu'on perd du temps à débattre de sujets que je qualifie de secondaire.  J'aime la communication claire entre individus (Dieu seul sait comment elle doit être importante au sein d'un établissement scolaire).  On peut utiliser ce pouvoir de communiquer de la façon qu'on le désire, peu importe quand, sans nécessaire attendre de se dire nos quatre vérités, acculés dans une salle sur des chaises inconfortables.
Voilà, j'ai pris position et je ne crains pas la critique.   

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